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Janaína NAZZARI GOMES

Devenir parlant d'une langue étrangère: une étude à la lumière de la théorie saussurienne

Livre fondateur de la Linguistique, le Cours de Linguistique Générale a eu d'importantes retombées sur les sciences humaines. Pourtant sa présence dans certains domaines de la Linguistique, dont les études sur l'appropriation des langues non maternelles, est encore mineure.

Dans cette étude, nous essayerons de comprendre le processus d'appropriation des langues étrangères à la lumière de la pensée saussurienne disponible dans le Cours, les Écris de Linguistique Générale et les manuscrits de Harvard et de Genève. Il s'agit bien d'étudier les caractères linguistiques – et non pas contextuels ou encore psychologiques – qui sont en jeu lors de l'appropriation d'une langue non maternelle, soit le moment où, selon le Cours, une portion de son retrouve une signification, formant un signe. Ce principe majeur qui définit ce qu'est linguistique trace aussi notre méthodologie et notre objet : investiguer les mécanismes de signification des sons dans l'expression en langue étrangère.

Pour ce faire, les concepts d'arbitraire, de masse indistincte et de signifiant (image acoustique et production phonique) sont nos points de départ : Saussure affirme que les facteurs négatifs des phonèmes composent le premier système de différenciation de la langue et permettent la conformation d'un système linguistique. Il est évident que le premier contact avec une langue étrangère se passe par l'audition de ses phonèmes, ce qui est l'un des facteurs majeurs de difficulté pour le locuteur, qui, pour communiquer, doit écouter et produire les distinctions sonores attendues dans la langue cible, sous peine de ne pas établir des différences et donc de ne pas signifier. Ensuite, nous nous centrons sur la notion de valeur et ses relations avec la signification : comment apréhender la valeur des formes si celle-ci dépend de la langue entière et l'appropriation se passe par étapes, surtout dans l'enseignement ? Notre étude aboutit avec le concept d'analogie – des constructions faites dans la parole par la réunion d'éléments empruntés à de diverses séries associatives. En effet, l'analogie, étant toujours une « transformation intelligente » (Écrits), semble être le principal mécanisme qui permet au parlant de se situer dans la régularité de la langue cible ; ce qui est traité par la didactique des langues comme faute devient donc une tentative intelligente vers cette régularité ou encore une déviation avec appel à la régularité de la langue maternelle.

Productive dans de divers domaines des sciences humaines, la linguistique saussurienne se montre, dans notre recherche, féconde également dans la compréhension des mécanismes linguistiques présents lors de l'appropriation d'une langue non maternelle.



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